« Je veux tout. Maintenant et tout de suite. » L’héroïne du roman à succès
« La liste de mes envies», Jocelyne G., mercière à Arras, n’est pas sujette à
cette frénésie de consommation que l’on observe autour de nous. Ses rêves n’ont
jamais rien eu d’extraordinaire jusqu’au jour où elle gagne à la loterie.
Lorsqu’elle découvre qu’elle peut désormais tout s’offrir, elle se demande si
elle n’a pas plus à perdre. Elle dresse alors la liste de ses envies et
questionne son véritable désir. Les biens matériels n’ont, pour elle, qu’une
importance relative. Elle préfère cultiver ses relations, plus précieuses que
l’or pour vivre. Le temps du Carême est l’occasion pour nous d’une prise de
distance. À la différence de Jocelyne, nous ne pouvons pas tout nous offrir ;
mais comme elle, nous pouvons nous interroger sur ce qui compte à nos yeux. Au
lieu de dresser la liste de nos péchés, ne pourrions-nous pas réfléchir à nos
envies, à ce que nous désirons vivre ? Quelle forme de vie voulons-nous
privilégier, aujourd’hui ? Le jeûne
pourrait alors venir comme un révélateur. En se privant, on apprend à se
détacher des biens pour creuser un vide en soi, pour laisser apparaître ce qui
a véritablement du prix. Nous lâchons ce à quoi nous pensons être attachés pour
nous ouvrir à du neuf enfoui, à de l’inattendu, à Dieu. Jeûner, c’est se
dessaisir pour accueillir. La privation nous fait descendre en nous-mêmes, en
profondeur. Là, nous découvrons que l’avoir ne peut pas tout transformer. L’essentiel
est à recevoir.
Frère Xavier Pollart, Lille
Carême dans la Ville
L' eau. que je lui donnerai deviendra une source jaillissant en vie éternelle Jean 4, 14
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