Grégoire
de Nysse, au IV°s., propose dans son traité
sur « Les noms des Psaumes
» la comparaison de la sculpture pour amener son lecteur à
laisser la Parole le travailler intérieurement de manière
mystèrieuse.
Ainsi, il en va comme pour le
sculpteur dont le but du travail est de rendre la pierre semblable à
un objet existant : l’œuvre n’est pas commencée d’emblée
par la fin, mais les règles de l’art imposent à leurs efforts un certain ordre. Il
faut d’abord détacher la pierre du bloc attaché à
elle, rogner ensuite tout autour les saillies (…),
travailler la pierre en creusant ces parties ; et puis, au moyen d’outils
plus fins, à la surface plus régulière,
racler et lisser les aspérités de la pierre et alors donner à ce
qui reste la ressemblance de la forme du modèle,
enfin rendre brillante et plus unie la surface de la pierre.
De même,
toute notre nature ayant été, pour ainsi dire, pétrifiée
par l’inclination vers la matière,
la Parole qui nous taille à la ressemblance de Dieu suit, pour atteindre le but, un
certain chemin et une certaine progression : tout d’abord,
elle nous sépare, pour ainsi dire, d’une
sorte de bloc de rocher attaché à nous, je veux dire la malice à
laquelle nos étions portés par une certaine relation; puis elle rogne tout autour
de la matière première le superflu ; après
quoi elle commence à façonner l’objet à la ressemblance du but, en faisant disparaître ce qui s’oppose
à l’imitation ; et ainsi,
par l’enseignement plus fin des idées,
en raclant et en polissant notre pensée, elle dessine en nous, au moyen des
figures de la vertu, la forme du Christ à l’image
de qui nous étions au commencement et sommes à
nouveau.
Blog de "Psaume dans la Ville", en ligne
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J’ai toujours pensé, à tort, que la conversion était un moment spectaculaire, qui arrivait une seule fois et une bonne fois pour toutes. Sorte de coup de foudre définitif.
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J’ai toujours pensé, à tort, que la conversion était un moment spectaculaire, qui arrivait une seule fois et une bonne fois pour toutes. Sorte de coup de foudre définitif.
En fait, même si la conversion peut parfois ressembler à un coup de foudre, il ne dure jamais bien longtemps, s’il n’est pas entretenu.
Voilà la découverte : une fois converti, il faut se convertir encore et encore, chaque jour, à chaque instant, en vérité. Comme pour une histoire d’amour – avec Dieu cette fois – il faut la cultiver, en prendre soin, la chérir, la remettre en question, l’adapter aux situations nouvelles et à celui ou celle que nous devenons.
Chaque jour, il faut regarder la relation que nous avons avec Dieu, une relation unique, particulière, différente pour chacun, la regarder d’un oeil neuf, si possible enfantin, naïf, étonné.
Et s’en émerveiller.
Chaque paysage, chaque rencontre, chaque instant est l’occasion de se reconvertir, c’est à dire de s’étonner de tout l’Amour que Dieu a pour nous.
In Blog de Thierry Bizot sur croire.com
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