Sainte Thérèse de Lisieux s'oppose à une prédication résolument "triomphaliste" qui
parlait seulement de la grandeur et des privilèges de Marie et se fondait
souvent sur les évangiles apocryphes, pleins d'épisodes merveilleux et
extraordinaires. La carmélite répond à de tels excès avec l'Évangile qui au
contraire nous montre Marie toute simple, petite, proche de nous et
imitable. Thérèse retrouve ainsi le plus
grand privilège oublié par les prédicateurs: le privilège de la pauvreté et de
la petitesse qui caractérise toute la vie terrestre de Jésus et de Marie. Quand
les prédicateurs rendaient Marie lointaine et inimitable en montrant seulement
sa gloire sublime, Thérèse la découvre au contraire dans l'Évangile proche de
nous en sa petitesse et pauvreté.
Elle relit tous les textes de l'Évangile où Marie est présente, en
utilisant toujours comme clé de lecture l'acte d'amour: "je t'aime".
Elle en donne une expression merveilleuse quand, pendant le noviciat, elle
écrit à sa cousine Marie Guérin qui était scrupuleuse: "Ne crains pas
d'aimer trop la Sainte Vierge; tu ne l'aimeras jamais assez, et Jésus en sera
très content, parce que la Sainte Vierge est sa mère" (Lettre 92).
C'est la même réponse que saint Louis Marie Grignion de Montfort donnait
aux "fidèles scrupuleux" qui craignaient de déplaire à Jésus en
aimant trop Marie: "on n'aime jamais assez Marie, parce que on aime
toujours Jésus par elle en elle et avec elle."
Ce n'est donc "jamais assez" dans le sens où il s'agit de l'amour,
et non pas dans le sens d'inventer de
nouveaux privilèges.
François-Marie Lethel, prêtre, théologien
Teresa di Lisieux e la Vergine Maria. extraits
Teresa di Lisieux e la Vergine Maria. extraits
carmes-liban.org, Ter Maria.
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