23 novembre 2012

LE PRIVILÈGE DE MARIE: SA PETITESSE





Sainte Thérèse de Lisieux s'oppose à une prédication résolument "triomphaliste" qui parlait seulement de la grandeur et des privilèges de Marie et se fondait souvent sur les évangiles apocryphes, pleins d'épisodes merveilleux et extraordinaires. La carmélite répond à de tels excès avec l'Évangile qui au contraire nous montre Marie toute simple, petite, proche de nous et imitable.  Thérèse retrouve ainsi le plus grand privilège oublié par les prédicateurs: le privilège de la pauvreté et de la petitesse qui caractérise toute la vie terrestre de Jésus et de Marie. Quand les prédicateurs rendaient Marie lointaine et inimitable en montrant seulement sa gloire sublime, Thérèse la découvre au contraire dans l'Évangile proche de nous en sa petitesse et pauvreté.
Elle relit tous les textes de l'Évangile où Marie est présente, en utilisant toujours comme clé de lecture l'acte d'amour: "je t'aime". Elle en donne une expression merveilleuse quand, pendant le noviciat, elle écrit à sa cousine Marie Guérin qui était scrupuleuse: "Ne crains pas d'aimer trop la Sainte Vierge; tu ne l'aimeras jamais assez, et Jésus en sera très content, parce que la Sainte Vierge est sa mère" (Lettre 92).
C'est la même réponse que saint Louis Marie Grignion de Montfort donnait aux "fidèles scrupuleux" qui craignaient de déplaire à Jésus en aimant trop Marie: "on n'aime jamais assez Marie, parce que on aime toujours Jésus par elle en elle et avec elle." 
Ce n'est donc "jamais assez" dans le sens où il s'agit de l'amour, et non pas dans le sens  d'inventer de nouveaux privilèges.

François-Marie Lethel, prêtre, théologien
Teresa di Lisieux e la Vergine Maria. extraits
carmes-liban.org, Ter Maria.


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