13 septembre 2012

LA COMMUNAUTÉ DE CEUX QUI CROIENT






Croire ne signifie pas "savoir", car la foi est une adhésion et non une connaissance. De plus, la foi est un don de Dieu et elle constitue un appel personnel de liberté pour l'homme.
À l'époque de la chrétienté, l'itinéraire de foi était un chemin classique: on "naissait" chrétien et on grandissait dans cette foi. [...] Aujourd'hui il n'en va plus ainsi: il manque une transmission "automatique" de la foi, donnée par le milieu ambiant.
L'Église elle-même n'est plus vue par ceux qui se disent en recherche comme une route vers la foi. Il y a une trentaine d'années déjà le Cardinal Ratzinger écrivait: "L'Église est devenue pour beaucoup l'obstacle principal à la foi!" Ainsi, l'itinéraire semble s'être inversé: on ne va plus de la vie de l'Église à Dieu et au Christ, mais de Jésus-Christ à Dieu et à l'Église. La rencontre avec le Christ apparaît comme une féconde possibilité d'ouverture à la foi.
Lorsqu'on découvre Jésus, sa personne intrigue, interroge, fascine, provoque une sympathie. On impute aujourd'hui bien des fautes à l'Église et à Dieu, mais on attribue difficilement à Jésus la cause des maux. Au plan humain on le considère au contraire comme fiable, digne de foi: il a en effet montré par ses paroles et ses actions qu'il a su vivre en homme authentique. Or, son humanité a "fait le récit" de Dieu. Dès lors, connaissant davantage Jésus, on parvient à rencontrer Dieu et on peut aller jusqu'à l'aimer et à croire en lui.
À ce stage, comme on n'est jamais seul à croire, on découvre l'Église, la communauté de ceux qui croient dans le Dieu de Jésus-Christ, et on sait que la foi nous en rend mystérieusement membre. Mais le chemin ne s'arrête pas là: à travers la foi, toujours parcourue de doutes, on continue à chercher, dans l'espérance, le Seigneur au-delà de la mort.

Enzo Bianchi, fondateur de la communauté de Bose, Italie
in "Sur le Parvis" panorama, septembre 2012

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