11 mars 2012

LE SILENCE DE JOSEPH ET DE MARIE



Et Jésus croissait en sagesse, en stature et en grâce
devant Dieu et devant les hommes (Luc 2, 52)

Joseph entre en part du silence de Marie comme de son secret, lui à qui l'Ange avait dit de si grandes choses, et qui avait vu le miracle de l'enfantement virginal. Ni l'un ni l'autre ne parlent de ce qu'ils voient tous les jours dans leur maison, et ne tirent aucun avantage de tant de merveilles.
Aussi humble que sage, Marie se laisse considérer comme une mère vulgaire, et son Fils comme le fruit d'un mariage ordinaire. Les grandes choses que Dieu fait au dedans de ses créatures opèrent naturellement le silence, le saisissement, je ne sais quoi de divin qui supprime toute expression. Car que dirait-on, et que pourrait dire Marie, qui pût égaler ce qu'elle sentait ? Ainsi on tient sous le sceau le secret de Dieu, si ce n'est que lui-même anime la langue et la pousse à parler.
Les avantages humains ne sont pour rien, s'ils ne sont connus et que le monde ne les prise. Ce que Dieu fait a par soi-même un prix inestimable, que l'on ne veut goûter qu'entre Dieu et soi.

Jacques-Bénigne Bossuet, 1627-1704, évêque, prédicateur, écrivain
Cité par mariedenazareth.com, en ligne 

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