10 février 2012

MON NÉANT, MA SEULE RICHESSE


Interview à la Fraternité du Bon Larron, Auffargis. 


Vous me demandez qui je suis? Je peux vous répondre: je suis un assez trouble composé de néant, de ténèbres et de péché; il y aurait une forme insinuante de vanité à s'attribuer plus de ténèbres qu'on n'en peut contenir, et plus de péchés qu'on n'en pourrait commettre. En revanche, ma part de néant est indiscutable, je sais qu'elle est ma seule richesse, et comme un vide inépuisable offert à l'infinie générosité de Dieu.

André Frossard, de l'Académie Française
In  Dieu en Questions, éd. Desclée de Brouwer 

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DIEU A ENVIE D'ÊTRE HEUREUX


Ce que je crois, c'est que Dieu nous aime. Il a envie que nous soyons bons. Il a envie que nous soyons heureux. Comment faire pour être heureux?  Si je partage, je suis heureux. Je ne fais pas quelque chose parce que c'est la loi de Dieu, comme s'il fallait obéir sans comprendre, mais parce que c'est le seul moyen d'être heureux. Et le seul moyen d'être heureux, c'est de rendre les autres heureux, il n'y en a pas d'autre. Même Dieu n'échappe pas à la question, Il a envie d'être heureux et Il essaie de nous rendre heureux et c'est ce qui le rend heureux.
[...] Il faut aimer la personne que vous avez en face de vous. Et pour aimer, il faut trois choses (c'est Simone Weil, celle qui est morte pendant la guerre qui disait ça): il faut d'abord se connaître. Il faut essayer de savoir qui vous avez en face de vous: en quoi croit-il? Qu'est-ce qui le passionne? Et puis vous allez, vous aussi, dire ce qui vous passionne. Ensuite il faut accepter la différence, c'est-à-dire accepter que l'autre ne soit pas comme vous le voulez. Et l'aimer ainsi. Et puis la troisième chose c'est; qu'est-ce qu'on va faire ensemble.

François Lefort, prêtre, médecin et ancien détenu.
Cité par "Le Bon Larron", bulletin de la Fraternité des Prisons, Auffargis

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