4 février 2012

MARIE, LE TÉMOIN DE LA GRÂCE






La portée des textes évangéliques où Marie paraît associée à l'histoire et au ministère de son Fils a parfois été minimisée. Quelles que soient les incompréhensions que Marie ait manifestées à l'égard du ministère de son Fils (Mc 3, 31; Mt 12, 46-50; Lc 8, 19-21; 11, 27-28) - incompréhensions que nous trouvons aussi chez Pierre - Marie, à l'humble place que lui reconnaissent les Écritures (elle n'a jamais songé à faire valoir ses privilèges), et bien qu'elle ne nous ait laissé aucun enseignement sur Jésus et n'ait eu aucune part à l'élaboration de la doctrine apostolique, doit rester pour nous le témoin de la grâce, le témoin précieux entre tous qui a dit oui à la grâce, qui a accepté d'être la servante du Seigneur, qui a accepté de rentrer dans l'obscurité et dans l'anonymat, une fois accompli son acte d'obéissance. Marie est grande à proportion de son humilité et c'est pour cette raison qu'elle est l'un des grands thèmes de la prédication chrétienne.
Le mystère de son élection nous échappe comme le mystère de toute élection, celle du misérable peuple juif, celle d'Abraham, choisi pour être le père des croyants, celle de cet équivoque roi David, celle des disciples et celle des Apôtres. Toute élection est pour nous le motif d'une surprise profonde, car l'élection ne peut être éclairée que par ces paroles de Paul: Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages, Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes; et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu'on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire à néant celles qui sont, afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu. 1 Cor 1, 27-28
Proclamer la divine élection de Marie, confesser que sans son humble présence dans l'Église nous ne saisirions pas le mystère de la grâce, cela signifie justement que nous devons nous abstenir de transformer une élection gratuite en privilège. La place de Marie dans l'économie du salut est une place analogue, quoique singulière, à celle de tous les témoins: être un instrument entre les mains du Seigneur, être le témoin du grand oeuvre de Dieu.

Roger Mehl, 1912-1997, 
agrégé de philosophie et professeur de théologie protestante, université de Strasbourg,
cité par Marie-Joseph Le Guillou, prêtre, dominicain, théologien,
in Marie, éd. Prière et Silence


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La première en chemin brille ton Espérance
dans ton coeur déchiré et la nuit du tombeau.
Heureuse, toi qui crois d'une absolue confiance.
Sans voir et sans toucher, tu sais le Jour Nouveau.
Marche avec nous, Marie, aux chemins d'Espérance,
 ils sont chemins vers Dieu!

Cantique de nos paroisses

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