AUJOURD'HUI SAUVÉS À TRAVERS L'EAU

By Basile Segalen, on line

"Aujourd'hui sauvés à travers l'eau " 

1 P 3, 18-22

L’eau c’est ce qui fait vivre mais c’est aussi ce qui engloutit, ce qui nous « dépasse » et nous entraîne à la dérive… Nous ne sommes pas faits pour vivre dans l’eau !

Ainsi on peut parler de l’eau de notre vulnérabilité, de nos limites, de nos égarements, l’eau de nos dérives intérieures, des ratés de notre vie, l’eau de notre amertume ou de notre remord… finalement l’eau de notre péché… qui inexorablement, comme une fatalité, nous entraîne à la dérive ou nous engloutit. Ces eaux-là ont déjà englouti la terre à l’époque de Noé, nous dit la Bible.

Devant ce poids de nos eaux mortelles qui pèsent sur nos vies comme une fatalité, nous avons des attitudes diverses : le déni, le refus, l’accusation de Dieu ou des autres… ou l’accueil.

Si, plus loin que ma peur, mon angoisse, ma colère ou mon amertume, j’accepte d’accueillir la présence de ces eaux dans ma vie en me tenant en vérité avec moi-même, je me rends disponible pour une expérience inouie, à savoir  que Dieu lui-même, en Jésus-Christ, se tient présent au fond de ces eaux mortelles pour que je ne sois pas seul(e) avec elles, pour que je ne perde pas cœur. Il se tient même plus bas que moi,  plus englouti encore que moi pour ne pas avoir l’air de me juger ou de me condamner. Il vient me visiter par amitié jusqu’en ces eaux mortelles, pour m’en libérer. Car il n’y a pas d’eaux mortelles aussi profondes que Dieu ne puisse visiter, où il ne puisse descendre.

Quand nous accueillons cette réalité profonde dans nos vies,  nous participons, en l’accueillant, à la grande œuvre de Dieu pour l’humanité qui est le pardon des péchés. Alors nous sommes sauvés, sans aucun mérite de notre part. Ce n’est pas que Dieu nous récompense. C’est plutôt que, au cœur même de nos eaux mortelles, nous sommes rendus justes.

Nous pouvons nous tourner vers l’avenir et l’envisager à nouveau.  C’est ainsi qu’en nos vies, les eaux mortelles peuvent devenir les eaux desquelles nous renaissons. Tel est le baptême dans lequel nous sommes plongés.

Alors finalement, comment commencer cette retraite ? Tout simplement en prenant la ferme décision de nous tenir devant Dieu, devant nous-mêmes, devant les autres, en vérité, avec une conscience aussi droite et sincère que possible, car c’est maintenant le moment favorable. Que Dieu nous en donne la grâce. N’hésitons pas à en demander à Dieu la grâce.

Notre-Dame du Web, portail de la famille ignatienne

In « Retraite de carême : C’est maintenant le moment favorable », en ligne