16 août 2011

" UN COEUR QUI ÉCOUTE" (1 Rois 3:6-11)


Pourquoi le mot de miséricorde a-t-il déserté les lèvres des catholiques ?  Pourquoi est-ce que nous avons peur de l’utiliser, alors qu’il est partout dans la Bible, alors qu’il serait un lieu merveilleux pour le dialogue interreligieux ? 
Quand je vois l’importance de ce mot dans chacune des sourates du Coran qui commence toujours par l’invocation à Dieu tout miséricordieux, et quand je vois qu’il est partout présent dans l’Evangile aussi, je ne sais pas pourquoi on l’a un peu laissé de côté.  S’il sort des lèvres du Christ, s’il sort des lèvres de la Vierge Marie quand elle chante le Magnificat, ou du Cantique de Zacharie qui est notre prière de chaque matin,  n’est-ce pas vraiment le trésor du coeur de Dieu pour nous ?
« La miséricorde, ce n’est pas seulement une des qualités de Dieu dont on va dire qu’il est créateur, qu’il est tout puissant. La miséricorde, c’est vraiment son nom. » Cette phrase de Jean-Paul II pourrait nous être très utile pour entrer en dialogue profond sur le registre de l’amour de Dieu avec nos frères croyants des autres religions.
Les croyants des différentes religions peuvent aujourd’hui se rencontrer pour observer ensemble  la société contemporaine, la culture contemporaine  et voir ce qui est bon et ce qui ne l’est pas. C’est un travail de discernement, que nous faisons ensemble, nous qui vivons dans le même monde, dans la lumière de Dieu, de sa miséricorde, dans la lumière de l’amour de Dieu.
Mais pour avoir un bon discernement, il faut  que l’amour de Dieu habite en nous, que nous écoutions sa Parole ; il faut que les hommes soient aimés, écoutés, compris, respectés profondément. Il faut contempler ce monde pour voir comment le Seigneur l’aime et pour voir comment, au nom du Seigneur, il doit être servi.
Salomon a demandé à Dieu « un coeur attentif ». Le texte en hébreu dit : « Je voudrais avoir un coeur qui écoute », belle demande  à faire à Dieu pour nous-mêmes.

Cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon
Homélie de la messe du 17 juillet 2011,  Vieux-Marché, Côtes d'Armor  
cité par "catholique.org", en ligne

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On connaît aussi la grande sagesse du roi Salomon qui prie Dieu de lui donner « un cœur qui écoute » 
Un « cœur qui écoute  résume toute la vision chrétienne de l’homme, a souligné Benoît XVI, au terme des Exercices spirituels de carême de cette année. En soi, l’homme n’est pas parfait, l’homme a besoin de la relation, il est un être de relation. Ce n’est pas son cogito qui peut penser toute la réalité. Il a besoin d’écoute, de l’écoute de l’autre, surtout de l’Autre avec une majuscule, de Dieu. Ce n’est qu’ainsi qu’il se connaît, qu’il devient lui-même. »

Raphaëlle Simon, journaliste 
in "Famille chrétienne", en ligne

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