Nous savons, bien sûr, que l'abandon du croyant à l'image de Dieu notre Père est souvent abîmée du fait d'une enfance vécue sans père ou avec un père déficient. L'adulte est cependant normalement capable de se laisser à nouveau toucher par l'image toujours demeurée vivante en lui du père recherché. À ce niveau le père ne se présente pas uniquement comme élément masculin, mais il se teinte de cette facette maternelle si apte à entourer et à guérir. (Osée 11, 4).
Le Dieu de l'Ancien Testament n'est présenté comme uniquement Père que par ceux qui ne connaissent pas l'A.T. et son contexte. Chaque fois qu'un Hébreux entendait ou lorsqu'il employait lui-même à propos de Dieu le mot miséricordieux (rachum), ou bien un mot de la même famille, il se servait en fait du mot maternel. Car la racine r-ch-m renvoie en langue sémite au sein maternel. Ainsi pour les Israélites Dieu le Père présentait aussi ces traits maternels si importants pour une relation authentique de l'homme à Dieu.
Alfons Deissler, 1914-2005, théologien catholique allemand
in "Missel quotidien", Bâle, Fribourg (D), Vienne
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