10 mai 2011

LE MYSTÈRE DE MARIE DU POINT DE VUE ANGLICAN




Quelle place Marie tient-elle dans la foi même de l’Église apostolique, interprétée à la lumière du témoignage du Nouveau Testament ? Y a-t-il un mystère de Marie à l’intérieur même du mystère chrétien ? 
Naturellement, la première chose qui vient à l’esprit est que du point de vue protestant en ce qui concerne la mariologie, la référence à l’autorité suffisante de l’Écriture en matière de foi a toujours été utilisée dans le sens d’une réaction ou avec une intention critique à l’égard des affirmations doctrinales ou des développements du culte marial dans le catholicisme.
Il en résulte que le point de vue protestant apparaît forcément aux yeux des catholiques comme affecté a priori d’un signe négatif ou restrictif avec la préoccupation dominante de découvrir dans les Écritures davantage ce qu’elles ne disent pas plutôt que ce qu’elles disent, jusqu’au refus même d’examiner si les textes bibliques pouvaient apporter quelque chose de positif au sujet de Marie, tant pour la théologie que pour la piété chrétienne.
Inversement d’ailleurs, quand un protestant, comme il arrive aujourd’hui, cherche à interpréter positivement les textes sur Marie, sa démarche apparaît invariablement, aux yeux des catholiques, comme une réjouissante avancée vers leurs propres positions, tandis qu’elle apparaît, au contraire aux yeux des protestants, comme suspecte de trahir le refus catégorique opposé traditionnellement par la résistance protestante aux excès de la mariologie catholique. 
D’ailleurs, face à ces excès, toute tentative des théologiens catholiques aujourd’hui pour les corriger ou les réduire court également le risque d’être suspecte aux yeux du catholicisme traditionnel, comme portant atteinte aux formulations dogmatiques ou à la piété elles-mêmes, tandis qu’aux yeux des protestants, elle apparaîtra comme un effort plus ou moins arbitraire ou légitime pour justifier ou fonder bibliquement a posteriori le dogme ou le culte marials !
Dans ces conditions, on peut d’ailleurs aussi hésiter à fixer le « point de vue catholique « , d’une part entre les déviations d’un certain « maximalisme marial » (Küng) et, d’autre part, les efforts actuellement tentés pour l’endiguer et faire en sorte que, selon l’expression du Cardinal Montini,  « la liturgie mariale retrouve, rappelée à ses buts propres, la fonction distinctive qui en fait la voie menant à Jésus ».


Pasteur Hébert ROUX,
Revue Etudes mariales, 1963
Fédération protestante de France, en ligne
(Extraits choisis dans un souci de concision et de fidélité au long texte original)

Aucun commentaire: