DOGME DE L'IMMACULEE CONCEPTION

E. Neubert, marianiste, rappelle que le texte du dogme défini par le pape Pie IX le 8 décembre 1854 correspond à la vue primitive des premiers chrétiens sur Marie, Marie la Toute Pure. Cette position fut reprise par la tradition dans la liturgie orientale dès le VIIème siècle. C'est en Occident qu'elle fut le plus âprement discutée aux XIème et XIIème siècles. La définition de Pie IX sera aussi critiquée en Orient, ce qui aidera vraisemblablement l'Occident à mieux lire et comprendre ce texte: Que dit-il?

„La bienheureuse Vierge Marie, dès le premier instant de sa conception, par un privilège et une grâce uniques de Dieu tout-puissant, en considération des mérites du Christ Jésus, a été préservée de toute souillure du péché originel.“

(Tiré de E.Neubert in Marie et le dogme)    

Vierge 13°s., Châteauneuf-les-Bains, Puy-de-Dôme

Noël Rath pousse plus loin l'analyse: „En employant des termes aussi lourdement connotés que privilège et grâce uniques, préservée du péché originel cette définition peut arriver à signifier le contraire de ce qu’elle dit: Marie serait un être à part, une sorte de déesse que les catholiques adoreraient. C’est le reproche de toute une partie de l’Eglise protestante. Il s’ensuit inévitablement un dialogue de sourds. Alors que le texte signifie tout simplement que Marie appartient à l’espèce humaine, et que comme tout homme elle a dû être sauvée, rachetée par Celui qu’elle mettra au monde. Elle est bien notre soeur en humanité, même si elle en est la plus grâciée“

Noël m. Rath, o.s.m., in Sainte Marie, Mère de Dieu