Nous mettre humblement à l’écoute de l’Esprit Saint
Quant à l’ évangélisation, elle est très souvent le fait du Seigneur directement par un songe, un attrait spontané, une démarche inexplicable à vues humaines. Sans doute faut-il reconnaître ici la quête de sens et d’absolu qui touche les hommes face aux fausses promesses du matérialisme, en particulier chez les jeunes adultes soudain pris de nausée ou de mélancolie devant leur propre boulimie hédoniste, selon ce que formule par exemple cette jeune fille de 20 ans, caractéristique de sa génération : « Sans comprendre pourquoi, à ce moment précis, j’ai ressenti comme une force dans mon cœur (…). J’ai réalisé plus tard que mon cœur cherchait en réalité à connaître Dieu. »
Dieu seul sait parler aux hommes. Et puisqu’une part importante des néophytes ne persévèrent pas dans les années qui suivent leur baptême, plutôt que de réfléchir strictement de l’intérieur, avec nos divers a priori sur les bons messages ou bonnes manières de faire, il faut désormais être capables de nous mettre humblement à l’écoute de l’Esprit Saint à travers la voix et le désir de ceux qu’il envoie à l’Église. Car « le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va » (Jn 3,8). Ne lui compliquons pas la tâche par nos contre-témoignages. Écoutons-le à travers eux.
Jean de Saint-Chéron, journaliste et écrivain
Institut catholique de Paris
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