« Contre vous à cause de moi «
Blaise Pascal disait : « Le Christ est en agonie jusqu’à la fin du monde ». L’actualité et la souffrance de tant de nos contemporains ne démentent pas cette affirmation. Là où l’humanité est souffrante parce que persécutée, là est le Christ du Vendredi Saint. Dans un bon tiers des 200 pays de la planète, les chrétiens ne sont pas libres d’exercer leur foi et le XXe siècle a fait plus de martyrs que les 19 siècles précédents. La huitième béatitude couronne toutes les autres, comme en référence avec le huitième jour qui achève la restauration de la création déchue. Ce Vendredi Saint entier résume toute la persécution des chrétiens en son maître crucifié. Mais percevoir la Croix sans voir l’aube de Pâque qui se profile à son horizon, c’est désespérer de Dieu et du monde. Le bonheur des persécutés ne tient qu’à la fragile remarque de Jésus : « Contre vous, à cause de moi ». Là se trouve la préférence de la vie sur la mort, la vie plus forte que la mort, ce qui distingue le sacrifice du Christ d’un suicide kamikase.
Pleurons sur Jérusalem, mais pas sur Dieu qui n’a pas dit encore son dernier mot. La couronne des saints martyrs faite de palmes ressemble à la couronne du Christ, qui nous a fait rois, parce que leur sang a été semence de chrétiens, selon la belle formule de Tertullien. Beaucoup de martyrs témoignent qu’ils ont supporté leur souffrance dans la joie, signe d’un bonheur intérieur.
Michel Martin-Prevel, Communauté des Béatitudes
aleteia.org
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