24 juillet 2023

« SANS AVOIR VU »

 




Désirer plus que tout habiter le monde de la résurrection inauguré au jour de Pâques.

« Heureux ceux qui croient sans avoir vu ». : c’est bien notre condition de croyants. De fait, après que Jésus ressuscité a rejoint le Père, il n’y a plus rien à voir. D’ailleurs, même celles et ceux qui ont vu le Seigneur ressuscité ne l’ont pas aussitôt reconnu. Voir n’a jamais suffi : Marie de Magdala, les disciples d’Emmaüs avaient Jésus sous les yeux, conversaient avec lui. Pourtant, ils étaient dans l’incapacité de le reconnaître. Il faudra une parole – « Marie »  ou un geste  la fraction du pain  pour que leurs yeux s’ouvrent.

 

Pour nous faire entrer dans la foi, pour nous permettre de croire « sans avoir vu », le Christ ressuscité vient guérir les regards. Il nous apprend à voir, mais avec les yeux de la foi. Pour cela, il porte une lumière nouvelle sur le monde à laquelle nos yeux doivent s’habituer. Il nous invite à voir au-delà des apparences pour découvrir l’énergie de la résurrection à l’œuvre dans ce temps, en actes comme en paroles. Dans un monde qui en reste souvent aux apparences et à la surface des choses, il nous révèle le sens profond des êtres et leur destinée.

 

« Même les fleurs des champs et les oiseaux qu’émerveillé il a contemplés de ses yeux humains, sont maintenant remplis de sa présence lumineuse », écrit François dans Laudato si’. Le croyant est celui qui, « sans avoir vu » le Seigneur Ressuscité, sait voir « sa présence lumineuse » et désire plus que tout habiter le monde de la résurrection inauguré au jour de Pâques.


Dominique Greiner, rédacteur en chef de La Croix

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