18 janvier 2018

DIEU NOUS PARLE-T-IL ?



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Dans la majeure partie des cas, Dieu nous parle au long cours, à travers des choses de notre vie qui nous  portent vers la paix, vers la joie, qui nous font grandir. Ce genre de choses vient de Dieu et nous mène vers Dieu, et Dieu nous parle à travers cela.
Ce peut être des événements ponctuels, comme des rencontres, mais aussi le fait de se sentir heureux dans son travail, par exemple... Tout ce qui nous fait grandir. Pour un croyant, ce sera confirmé par ce qu'il vit dans sa prière, (...) Mais il peut y avoir des joies qui relèvent de l'excitation et ne sont pas enracinées dans la profondeur de ce que nous sommes. Ce sont des agitations de surface. Sur le coup, cela nous paraît merveilleux, on a l'impression de vivre des choses formidables, mais après coup, cela nous laisse secs, et c'est le signe que c'était une joie superficielle. Un bonheur qui vient de Dieu nous dilate tout entiers, cela nous ouvre intérieurement. 
La première chose que Dieu nous dit, le premier mot qu'il dit à chacun, c'est notre nom. C'est dit dans la parabole du bon pasteur : il connaît toutes ses brebis et il appelle chacune par son nom. Il commence par là : il nous appelle à la vie. Dieu dit le nom de chacun, et c'est important. Si on l'oublie, on risque de croire que Dieu nous appelle d'abord à faire des choses. Cela arrive, mais c'est second. Ce qu'il désire, c'est de vivre quelque chose de fort avec quelqu'un, de l'ordre de l'alliance, dans laquelle l'un et l'autre s'engagent profondément.
Pour entendre Dieu, il faut être présent à soi-même. Quand on vit à cent à l'heure, on enfile les choses, l'une chasse l'autre et finalement on ne construit rien, il n'y a pas de continuité, pas d'unité. Cela nous arrive à tous quand nous sommes un peu débordés. Mais si toute notre vie est bâtie sur ce schéma-là, on n'est pas présent à soi-même, on ne vit pas l'unité, tout est fragmenté. 
Je recommande à chaque croyant de prendre cinq minutes tous les jours, tout le monde peut le faire, au moment qui lui est le plus propice, pour se repasser ce qu'il vient de vivre et se demander comment cela le laisse. C'est à faire non pas tout seul, mais en se mettant sous le regard de Dieu, qui est toujours un regard aimant, et non un regard jugeant, évaluateur. Et se demander alors si ce vécu le porte vers une joie ample et paisible, ou vers le stress, la nervosité, la rigidité, la peur... Ce que cela produit en lui indique d'où cela vient. 
Dieu ne nous parle pas du tout comme une voix extérieure qui viendrait prendre le pouvoir sur nous. Ce n'est pas du tout la manière dont il s'adresse à nous. Si on veut entendre Dieu, il faut se mettre à l'écoute de ce qui se passe en nous, de ce qui résonne en nous. C'est une petite expérience d'intériorité à laquelle est invitée toute personne, dès son plus jeune âge.

P. Etienne Grieu, jésuite et théologien, 
Extrait de «  Dieu nous parle-t-il ? »
croire.com 10/07/2014
  
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Ce que je vous demande au-dessus de tout, c’est de prendre tous les jours, par préférence à tout le reste, un demi-quart d’heure le matin et autant le soir, pour être en société familière et de cœur avec Dieu. Vous me demanderez comment vous pourrez faire cette prière ; je vous réponds que vous la ferez excellemment, si c’est votre cœur qui la fait. Eh ! comment est-ce qu’on parle aux gens qu’on aime ? Un demi-quart d’heure est-il si long avec un bon ami ? Le voilà l’ami fidèle qui ne se lasse point de vos rebuts, pendant que tous les autres amis vous négligent, à cause que vous ne pouvez plus être avec eux en commerce de plaisir. Dites-lui tout ; écoutez-le surtout, rentrez souvent au-dedans de vous-même pour l’y trouver. Le royaume de Dieu est au-dedans de vous, dit Jésus Christ. Il ne faut pas aller chercher bien loin, puisqu’il est aussi près de nous que nous-mêmes. Il s’accommodera de tout : il ne veut que votre cœur ; il n’a que faire de vos compliments, ni de vos protestations étudiées avec effort. Si votre imagination s’égare, revenez doucement à la présence de Dieu : ne vous gênez point ; ne faites point de la prière une contention d’esprit ; ne regardez point Dieu comme un maître qu’on n’aborde qu’en se composant avec cérémonie et embarras. Votre prière ne sera parfaite que quand vous serez plus au large avec le vrai ami du cœur qu’avec tous les amis imparfaits du monde. 

François de la Mothe-Fénelon († 1715),  précepteur du duc de Bourgogne, puis archevêque de Cambrai.
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