12 février 2016

PAS TOUT À FAIT PRÊTS POUR LE CARÊME ?



Saint François de Sales (1567-1622),  fondateur


Les citations suivantes tirées de "L'introduction à la vie dévote" de Saint François de Sales (lettres à Philothea) ne pourront que nous aider à renforcer notre motivation au cours de ces quarante jours, même si notre carême nous semble peu prometteur au départ.

"Dieu prend plaisir à vous voir progresser â tout petits pas; et tel un bon père qui guide son enfant par la main, Il ajustera ses pas aux vôtres et se contentera de ne pas avancer plus vite que vous. Alors, pourquoi vous inquiéter?
On apprend à parler en parlant, à étudier en étudiant, à courir en courant, à travailler en travaillant; et de même on apprend à aimer en aimant.  Tous ceux qui s'imaginent pouvoir apprendre de quelque autre façon font fausse route. 
Ne vous précipitez jamais en rien.  Faites toutes choses calmement et l'esprit au repos. Ne perdez pas la paix intérieure, même si tout semble aller de travers. Qu'y a-t-il d' important dans la vie comparé à la paix de l'âme?
Examinez souvent votre coeur pour voir s'il est disposé envers votre prochain comme vous aimeriez que son coeur à lui le soit envers vous si vous étiez à sa place. C'est là le critère de la vraie sagesse.
Nous donnons tous à notre vie spirituelle la couleur de nos préférences et de nos dispositions propres.
Untel accordera grande importance au jeûne et croira vivre très pieusement dans la mesure où il s' y tiendra rigoureusement, bien que son coeur soit tout du long plein d'amertume - et tandis que, dans sa grande abstinence, il ne laissera pas une goutte de vin ni même peut-être d'eau toucher ses lèvres , il n'aura peut-être aucun scrupule à nuire à son prochain par la médisance et la diffamation."

Extrait de "Not Quite Ready for Lent? Francis de Sales Offers a Perfect Assist"
aleteia.org. USA 10/02/2016
(traduit de l'anglais)

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On n’entre pas en retraite de carême comme on part à la guerre. Peut-être serais-tu prêt à foncer tête baissée dans un grand combat contre le mal. Pire : dans un grand combat contre toi-même. Est-ce là la croix qu’il te faudrait porter ? Et s’il te fallait au contraire commencer par entrer dans l’état d’esprit de celui ou de celle qui renonce justement à partir au combat ? Car il lui semble que la croix sera trop lourde à porter, que les sacrifices sont trop coûteux, que les résolutions s’envoleront vite.
En fait, il est bien question de combat en ce temps de carême. Mais ce n’est pas le nôtre, c’est celui du Christ. Un combat qu’il a mené par amour pour nous tout au long de sa vie, à travers les gestes qu’il a posés, pour relever, guérir, pardonner, à travers les paroles qu’il a dites, de paix, de joie, de miséricorde. C’est parce que le Christ a gagné ce combat contre tout ce qui est mortifère dans mon existence que, humblement, avec lui et par lui, je peux poser un pied après l’autre, pas plus, pas plus vite, sur le chemin de la vie. Ce qu’il attend de moi ? Que je mette ma main dans sa main, lui qui est allé jusqu’au bout du chemin. Jusqu’à la croix. Il l’a portée pour toutes les fois où je n’ai plus la force de porter la mienne. Jusque là-haut, au sommet du Golgotha. Là où il brise &agra ve; jamais les portes de la mort qui nous retient dans ses liens, toutes ces portes qui m’enferment sur moi et mes certitudes et mes rigidités.
Au matin de Pâques, il me fait danser de joie et ouvre devant moi un passage.  (Ps 30,9)

Frère Jean-Luc-Marie Fœrster, dominicain
Carême dans la Ville 12/02/2016 


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