17 février 2016

JUSTICE ET CHARITÉ SONT INSÉPARABLES






La charité représente le plus grand commandement social. Elle respecte autrui et ses droits. Elle exige la pratique de la justice et seule nous en rend capables. Elle inspire une vie de don de soi, elle est la forme de la justice, elle est aussi la seule capable de bâtir une civilisation de l’Amour. L’amour préférentiel pour les pauvres est une forme spéciale de priorité dans la pratique de la charité. Et si, d’un côté, elle concerne la vie de chaque chrétien, en tant qu’il imite la vie du Christ, de l’autre côté elle s’applique également aux responsabilités sociales de nous tous et toutes (croyants ou non) et donc à notre façon de vivre, aux décisions que nous avons à prendre de manière cohérente au sujet de la propriété, de l’usage des biens, pour défendre, promouvoir la dignité des hommes, de tous les citoyens du monde. (...)
L’amour dans la vérité (...) est la force dynamique essentielle du vrai développement de chaque personne et de l’humanité tout entière. L’amour est une force extraordinaire qui pousse les personnes à s’engager avec courage et générosité dans le domaine de la justice et de la paix.(...) 
L’amour donne une substance authentique à la relation personnelle avec Dieu et avec le prochain. Il est le principe non seulement des micro-relations – rapports amicaux, familiaux, en petits groupes –, mais également des macro-relations – rapports sociaux, économiques, politiques. 
La charité dépasse la justice, parce que aimer c’est donner, offrir du mien à l’autre ; mais elle n’existe jamais sans la justice qui amène à donner à l’autre ce qui est sien, c’est-à-dire ce qui lui revient en raison de son être et de son agir. Je ne peux pas “donner” à l’autre du mien, sans lui avoir donné tout d’abord ce qui lui revient selon la justice. Qui aime les autres avec charité est d’abord juste envers eux. Non seulement la justice n’est pas étrangère à la charité, non seulement elle n’est pas une voie alternative ou parallèle à la charité : la justice est “inséparable de la charité”, elle lui est intrinsèque. La justice est la première voie de la charité ou une partie intégrante de cet amour en “actes et en vérité” (1 Jn 3, 18). D’une part, la charité exige la justice : la reconnaissance et le respect des droits légitimes des individus et des peuples. Elle s’efforce de construire la cité de l’homme selon le droit et la justice. D’autre part, la charité dépasse la justice et la complète dans la logique du don et du pardon. La cité de l’homme n’est pas uniquement constituée par des rapports de droits et de devoirs, mais plus encore, et d’abord, par des relations de gratuité, de miséricorde et de communion. La charité manifeste toujours l’amour de Dieu, y compris dans les relations humaines. 

Mgr Francesco Follo, Observateur permanent du Saint-Siège auprès de l''UNESCO
Extraits de "Mère Teresa, la charité au-delà de tous les confins"
zenit.org 18/12/2015


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