(...) Nous ne sommes plus des enfants; nous savons que nous devons nous tenir prêts. Prêts en esprit. À quoi? Aux surprises de Dieu, à ses appels, à ses exigences parfois. Les textes de la liturgie, au cours des mois d'automne, sont remplis de cette invitation pressante, dramatique même: "Tenez-vous prêts! Vous ne savez pas quand le Maître viendra! Il viendra comme un voleur..." Une naissance, des retrouvailles, une conversion... Le Seigneur ne prévient pas.
Nous tenir prêts, ce n'est pas interrompre notre vie quotidienne; c'est garder dans un coin de notre tête et de notre coeur que le Seigneur peut surgir à tout moment. C'est être un veilleur attentif et confiant à la fois, comme la Vierge Marie, comme tous les saints, les prophètes, les simples fidèles qui, de saison en saison, d'année en année, se sont tenus prêts. Ils ont poursuivi leur travail, tenu leur maison, reçu leurs amis, mais en esprit ils étaient prêts. "La ceinture aux reins er le bâton à la main", prêts à ce que le Seigneur donne un cadeau inattendu, propose une aventure inattendue, bouleverse, prenne, les prenne.
Mais se tenir prêt est d'abord une attitude du coeur et il n'est pas besoin pour cela - heureusement! - ni d'être en bonne santé, ni d'être jeune. C'est un simple choix, un choix de foi: "Seigneur, quoi que tu veuilles de moi, de mes proches, de ma famille, je suis prêt, donne-moi d'être prêt."
Fr. Yves Combeau, o.p.: "Repères pour vivre"
in Le Bulletin - Le Jour du Seigneur, oct-nov 2013
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