« Comment la joie peut-elle éclater au sein de la tribulation et pouvons-nous, aujourd'hui, dans ce monde déchiré, nous livrer à la joie, l'hommage le plus essentiel de notre foi en réponse à la tendresse de Dieu ? C'est que derrière l'épreuve il y a l'Amour.
Que veut dire le signe de la Croix
sinon que Dieu meurt d'amour pour ceux-là même qui refusent de l'aimer, qu'au
fond de toute réalité, derrière toutes les catastrophes, il y a l'Amour, et
davantage, que dans le mal, Dieu a mal.
La réponse chrétienne, c'est
d'abord de montrer que le mal est infini, que, pour le comprendre, il faut lui
donner des dimensions proprement divines. Le mal est finalement le mal de Dieu.
Mais si c'est Dieu qui a mal, au coeur du mal, il y a donc cet Amour qui ne
cessera jamais de nous accompagner. Davantage, il sera frappé avant nous, en
nous et pour nous.
Cela apparaît possible dès que
l'on se souvient de l'amour des mères. Une mère en pleine santé peut vivre la
maladie de son enfant plus douloureusement que lui-même, en raison même de
cette identification d'amour dont son amour est capable. Comment voulez-vous
que l'amour de Dieu soit moins maternel ?
C'est pourquoi aucun être n'est
frappé sans que Dieu le soit en lui, avant lui, plus que lui et pour lui. Mais
si le mal a cette dimension, alors il y a une blessure divine qui ne cesse de
solliciter notre générosité ».
Maurice Zundel, prêtre
suisse, conférencier, théologien, écrivain
In :
Dieu, première victime du mal, Lausanne, 1963
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L’Evangile nous propose vraiment
un idéal qui n’est pas à notre portée, c’est bien évident : mais nous avons, par la foi, une autre évidence. Ce n’est pas par nos propres forces
que nous avons à répondre aux appels de l’Evangile : c’est par notre communion au Christ, qui se renforce de jour
en jour par l’Eucharistie et la pratique de
la charité. (…)
Marie s’est faite Servante du
Seigneur, acceptant l’œuvre de l’Esprit Saint par sa totale disponibilité. Il nous suffit de l’imiter, en accueillant la
venue du Seigneur, pour que toute notre vie en soit transformée. Jésus nous appelle à devenir saints, et c’est par sa très Sainte Mère que nous pouvons vraiment
nous laisser former à son image.
Père Guy Frénod
Extrait d'une homélie pour le 13e dimanche ordinaire
in mariedenazareth.com
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(...) Je continue d'apprendre que c'est en vivant pleinement la vie terrestre qu'on parvient à croire. C' est quand on a renoncé complètement à devenir quelqu’un – un saint, ou un pécheur converti, ou un homme d’Église (ce qu’on appelle une figure de prêtre), un juste ou un injuste, un malade ou un bien-portant – afin de vivre dans la multitude des tâches, des questions, des succès et des insuccès, des expériences et des perplexités – et c’est cela que j’appelle vivre dans le monde – alors on se met pleinement entre les mains de Dieu, on prend au sérieux non ses propres souffrances, mais celles de Dieu dans le monde, on veille avec le Christ à Gethsémané ; telle est, je pense, la foi, la metanoia. C’est ainsi qu’on devient un homme, un chrétien.
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