Saint François d'Assise, 1181-1226 |
Dans son sens religieux, l'humilité est fondamentalement une disposition
intérieure au service de Dieu et des hommes. Si l’homme - formé par l’Eternel
de la poussière de la terre (humus) -, vit conformément aux données de son
être, il est humble (humilis).
De part sa nature même la créature est humble devant Dieu. Cela peut se
traduire par pauvre, misérable, soumis, craintif. Cela caractérise l’homme qui,
de plein gré, se prosterne humblement devant Dieu. Avec l’intériorisation progressive de la foi, l’exigence d’une attitude
humble devant Dieu apparaît toujours davantage.
Ce sont les humbles de la terre que Dieu prend en pitié, il les regarde
avec bienveillance. C’est à eux que Yahvé accorde sa grâce et la sagesse. Ce
sont eux qui deviennent porteurs de l’espérance du salut, qui cherchent le
droit et la justice envers les autres hommes et désirent servir Dieu dans la
crainte. Dès lors, l’orgueil, négation la plus radicale de cette humilité, se
trouve condamné ; l’orgueil est reniement de Dieu et commencement du péché car
il nous coupe de la relation.
Si devant Dieu, l’homme est cendres et poussière, cependant : « Qu’est-ce
que l’homme pour que tu te souviennes de lui ? » (Ps. 8, 5). Ainsi, admiration,
humble obéissance, confiance absolue, telle doit être l’attitude de l’homme.
Dans l’Ancien Testament cette attitude est avant tout humilité devant Dieu.
Plus tard, l’apôtre Paul demande que l’on ait une âme paisible qui ne
rumine pas des pensées altières et orgueilleuses mais qui se complaise avec humilité.
Ainsi, peu à peu, le langage se modifie, l’humilité se met au service du
Seigneur ce qui permet à l’homme de mener une vie digne de sa vocation, loin de
toute humilité feinte et affectée. Et pour définir l’attitude fondamentale du
chrétien, saint Paul pose la simple question : « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ?
» (1 Co. 4, 7)
Suzanne Giuseppi
Testut -
Ordre Francicain séculier, Sherbrooke, Québec
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