« Gardez courage, moi j’ai vaincu le monde »
J’en fis ma route, mon étoile, mon phare.
La nuit, quand mon courage s’émiette
en poudre fine que le vent disperse, je me rappelle cette nourriture solide que
tu as déposée au fond de mes entrailles, dans ce jardin de commencement
du monde: « Gardez courage ! »
Et monte alors la certitude que même si ma vie s’en va en poussière, dispersée par mon inconstance, même si ma mémoire oublie ce printemps de
septembre, tu recueilles tout.
Tu sauves tout ce qui un tant soit peu a tenu bon, car ta mémoire à toi est plus grande que le
monde et retient tout ce qui a été vivant dans nos vies.
Oui, j’ai vu de mes yeux tes
merveilles. J’ai vu des hommes à terre se relever par ta parole. J’ai vu des femmes en prison prosternées devant ta croix, sûres de trouver en toi un ami.
Ma consolation, mon Seigneur, cette sortie de la solitude,
c’est de savoir que chaque
souffle de notre haleine, chaque instant de notre oubli, tout est recueilli en
tes mains ; chacune de nos larmes, et même ces larmes du dedans que
nul ne voit, sont recueillies une à une dans tes outres, pour en
faire un vin de fête. Rien n’est perdu.
Soeur Anne Lécu, dominicaine
Méditation,
in Psaume dans la Ville, en ligne
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