13 septembre 2012

LE DÉCOR INSOLITE DE CHARTRES



Le labyrinthe de la cathédrale N.-D. de Chartres


Tout d’abord, l’orientation de la cathédrale est insolite. Elle est dirigée vers le nord-est alors que la plupart des églises sont tournées vers l’est c’est-à-dire vers la Palestine, berceau du christianisme. Cependant, cette anomalie peut s’expliquer par la nécessité de prendre appui sur les bases enterrées de l’ancien temple païen. Le décor de la cathédrale présente des particularités étranges pour une église chrétienne. Un peu partout dans l’église, on peut voir des symboles tels que des poissons ou des visages, gravés au burin dans les pierres. Quelques thèmes chrétiens pourtant fondamentaux sont totalement absents. Par exemple, on ne trouve nulle part de représentation de la Crucifixion. Par ailleurs, des thèmes astrologiques sont traités dans le décor de la cathédrale : les signes du zodiaque encadrent la grande scène de l’Ascension au tympan de la porte nord.

Enfin, l’élément le plus énigmatique est certainement le labyrinthe. C’est un dessin incrusté dans le sol de la nef, constitué par onze anneaux de dalles noires qui s’enroulent pour former un parcours de plus de 260 m de long. Ce « chemin » conduit jusqu’au cœur du labyrinthe, jadis marqué par une plaque de cuivre gravée du combat mythique de Thésée et du Minotaure. C’est tout de même un bien étrange motif, vous en conviendrez, pour une cathédrale.

Michel Corboz, musicien, chef d'orchestre, photographe suisse
Texte et photo, en ligne
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Il y a beaucoup d'autres labyrinthes en France, mais c'est le plus grand.
Il déploie un chemin de 261,55 m et sépare la nef en 3 et 4 travées.
C'est un des rares au monde qui soit d'origine, an 1200 environ.

Il y avait en son centre une plaque de métal qui décrivait le combat de Thésée et du Minotaure faisant référence au mythe antique de Cnossos et au labyrinthe égyptien.
Dans l'antiquité c'était un lieu mort. Ici c'est un lieu de renaissance.

Lieu de pèlerinage, on l'appelait aussi au Moyen-Âge le  « chemin de Jérusalem », substitut pour ceux qui ne partaient pas en croisade. Figuration de la Jérusalem Céleste, reflet de la Jérusalem terrestre.
Appelé également « chemin de vie », c'est le fil d'Ariane du chrétien.
Celui qui s'engage sur le chemin, sent son rythme intérieur se modifier progressivement par 32 étapes, 7 allers-retours entre l'extérieur et l'intérieur avant le dernier pas, le «saut de la joie » qui oblige après ce parcours à genoux à se redresser  vers la seule voie de sortie : vers le haut, à la 33 me station.
Le temps nécessaire pour le parcourir à genoux, en récitant le Psaume 50 de David, est équivalent à une «lieue » à pieds (4 km), d'où son autre nom : « la lieue ».
Une autre de ses appellations, le «Palais »  fait allusion à la Maison organisée autour d'un centre spirituel.
L'Homme qui arrive dans ce centre est alors un Homme Nouveau qui a vécu une seconde naissance et s'il l'a mérité, trouvé l'échelle de Jacob qui l'a conduit  au Maître.

Copyright © 1999 Gérald Béhuret

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