24 septembre 2011

LA VOIE ÉVANGÉLIQUE


Prieuré  Notre-Dame-des-Champs
Domaine de Bouchaud, Camargue


Nous ne sommes pas sauvés parce que nous agissons bien. Nous sommes sauvés par l’amour gratuit et la miséricorde de Dieu. Et nous essayons d’agir bien parce que nous sommes aimés et sauvés. 
Dans une conférence aux évêques de France en 1999, le cardinal Kasper, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens  a commenté la fin du chapitre 8 de la Lettre de Paul aux Romains : « En ultime analyse, tu n’es pas défini par ce que tu peux faire, réaliser et accomplir toi-même, ni par tes échecs. Avant que tu agisses, tu es de toute façon accepté, approuvé et aimé. Tu es justifié et tu n’as pas à te justifier continuellement ni à tes yeux, ni devant les autres. Ta vie est placée dans l’horizon et sous l’étoile du pardon, de l’amour et de la miséricorde. Tu y es définitivement en sécurité, rien ni personne ne peut t’en séparer. » 
L’agir chrétien découle de l’amour de Dieu pour nous : parce que nous sommes aimés et sauvés, nous essayons de vivre dans l’amour. Être chrétien, c’est, justifié par la foi, agir en justifié, c’est-à-dire avoir des comportements évangéliques. Ceux-ci ne sauraient être réduits à une morale imposée par quelque autorité ecclésiale.
Pourtant, ne nous y trompons pas, suivre la voie évangélique, être attentif aux appels de la parole intérieure et y répondre, se « laisser conduire par l’Esprit » (Galates 5,16), tout cela n’est pas moins exigeant qu’une morale. « Nous servons sous le régime nouveau de l’Esprit et non plus sous le régime périmé de la lettre » (Romains 7,6).

Michel Souchon,  père jésuite, docteur en sociologie
in "Croire aujourd'hui", croire.com, en ligne

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