30 septembre 2013

LE PÉCHÉ ÉCOLOGIQUE







Alors que les menaces sur l’avenir de notre planète se font plus pressantes, la prière du psalmiste prend ici beaucoup de force. Son hymne rend gloire à la splendeur de la création. Faut-il alors comprendre le soupir qui arrive à la fin du psaume, après la louange, « Que les pécheurs disparaissent de la terre ! », comme une vision anticipatrice de ce péché dont l’univers biblique ne pouvait pas encore avoir idée : le péché de destruction de la biosphère, le péché écologique ? Ce serait bien sûr très anachronique et surtout sans rapport avec l’expérience qui fait se lever ici la louange. Cette expérience de voir monter en lui une louange devant l’excès de la puissance et de la beauté du monde, à la vision d’un ciel nocturne, lors d’une marche en pleine nature, par la découverte des prodiges du vivant, un croyant d’aujourd’hui la vit encore. 
Elle ne puise pas sa force dans le souci pour l’avenir de la vie sur cette terre, aussi sensé, urgent et noble soit-il. Sa force, elle la puise dans une présence qui accompagne toujours notre vision du monde, mais qui ne se laisse observer ni au téléobjectif, ni au microscope. Elle est insaisissable et c’est pourquoi elle affole l’esprit et le met en crise. Cette présence ne se tient au repos que dans la prière, invisible mais bien là. Elle ne trouve son Nom que dans le souffle d’une louange. Le péché de l’homme enténèbre le monde, mais l’Esprit du Seigneur, l’Esprit de Sainteté est plus fort que le péché. Il renouvelle sans cesse la face de la terre !

Frère Pascal Marin, dominicain
in psaumedanslaville.com


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