Cathédrale de Chartres, 13° s. |
Chacun doit donc se convertir plus
radicalement à l'Évangile et, sans jamais perdre de vue le dessein de
Dieu, il doit changer son regard. Par l'œcuménisme,
la contemplation des « merveilles de Dieu »
s'est portée sur des champs nouveaux, où
Dieu Trinité suscite l'action de grâce
: la perception que l'Esprit agit dans les
autres communautés chrétiennes, la découverte
d'exemples de sainteté, l'expérience des richesses illimitées
de la communion des saints, la mise en
relation avec des aspects insoupçonnés
de l'engagement chrétien.
Corrélativement,
la nécessité de la pénitence a été aussi plus largement ressentie ; on prend
conscience de certaines exclusions qui blessent la charité
fraternelle, de certains refus de pardonner, d'un certain orgueil, de l'enfermement dans
la condamnation des « autres » de manière
non évangélique, d'un mépris qui découle
de présomptions malsaines. Toute la vie des chrétiens
est ainsi marquée par la préoccupation œcuménique
et ils sont appelés à se laisser comme former par elle.
Bienheureux Jean-Paul II
Encyclique «
Ut unum sint"
in "l'
évangile au quotidien",
en ligne
*****
La réponse à la question tient, me semble-t-il, dans ce petit fragment du Credo que nous prononçons souvent sans trop y réfléchir: "Je crois à la communion des saints". Comme beaucoup d'expressions anciennes, elle est piégée; les mots ici ne signifient pas ce qu'ils ont l'air de signifier.
Les saints sont les chrétiens, tous les chrétiens, de tous les temps et de tous les lieux, vivants ou morts, tous ceux que le Seigneur a rappelé à lui; les "saints" de la communion des saints sont donc vous et moi, et nos proches, et nos enfants, et ceux dont nous allons fleurir la tombe et tous ceux qui nous ont précédés et nous ont depuis des siècles transmis l'Évangile.
La "communion" est le lien invisible d'amour, de foi, d'espérance qui nous relie, particulièrement nous qui sommes dans cette vie et ceux qui sont dans l'autre. Il n'y a pas, depuis la Résurrection du Christ, de barrière infranchissable à notre prière ni à la prière de ceux qui nous aiment, vivants ou morts, pour nous. Ils nous aiment comme nous les aimions, ils se tiennent devant le Seigneur pour nous, prédécesseurs et intercesseurs.
L'amour passe par la mort: tel est le coeur de notre foi, telle est la communion des saints.
Frère Yves Combeau, o.p.
in Bulletin "Le Jour du Seigneur", oct.-nov. 2012
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