Le Semeur n’arrête pas de semer.
Sans aucun doute, la parabole du semeur est faite pour que chacun s’interroge : Suis-je de ceux qui ne reçoivent pas la semence, de ceux pour qui elle tombe à côté sans en féconder la vie ? Suis-je faite comme ces endroits pierreux où la semence s’exalte le temps de ma seule joie, mais qui n’offre aucune terre assez profonde pour que la graine y déploie durablement ses racines ? Suis-je encombrée de ces mauvaises herbes qui étouffent la parole semée et m’empêchent de la voir grandir et m’agrandir ? Ou bien aurais-je l’honneur d’être faite de cette bonne terre qui non seulement reçoit la semence, mais en plus la nourrit pour qu’elle porte son fruit et essaime autour d’elle de nouvelles graines ? Je pourrais bien relire cette parabole tous les jours, et chaque jour me sentir appartenir à l’une ou l’autre de ces terres. Aucun de ces milieux spirituels ne m’est étranger.
Ne vous angoissez pas davantage pour connaître la nature de votre sol : fertile, pierreux, profond, superficiel, entretenu ou négligé… Supposons raisonnablement que nous sommes tous faits, peu ou prou, de toutes ces terres.
Mais si je devais admettre que j’ai mal dépensé mon énergie et ma volonté, que ma terre est restée ce sol caillouteux et pauvre dans lequel la Parole ne peut grandir, alors demeurera quelque chose, dans la parabole du semeur, qui continuera de me réjouir : le semeur, lui, n’arrête jamais de semer. Nos réceptions sont aléatoires, mais il est une chose que la parabole ne met pas en question, c’est la permanence du don.
Mais si je devais admettre que j’ai mal dépensé mon énergie et ma volonté, que ma terre est restée ce sol caillouteux et pauvre dans lequel la Parole ne peut grandir, alors demeurera quelque chose, dans la parabole du semeur, qui continuera de me réjouir : le semeur, lui, n’arrête jamais de semer. Nos réceptions sont aléatoires, mais il est une chose que la parabole ne met pas en question, c’est la permanence du don.
Marion Muller-Collard, écrivain et théologienne protestante
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