Gardons-nous
de croire que c'est avec Elle que nous travaillons, si nous nous
bornons à lui élever des autels ou à faire chanter des cantiques en son
honneur. Ce qu'Elle veut de nous, c'est une dévotion qui permette
d'affirmer avec sincérité que nous vivons habituellement unis à Elle,
que nous recourons à son conseil, que nos affections passent par son
Cœur et que nos demandes se font souvent par Elle.
Mais
ce que Marie attend surtout de notre dévotion, c'est l'imitation de
toutes les vertus que nous admirons en Elle et l'abandon sans réserves
entre ses mains pour qu'Elle nous revête de son divin Fils.
À
cette condition du Recours habituel à Marie, nous imiterons ce général
d'armée du Peuple de Dieu, qui, avant de marcher à l'ennemi, disait : «
Si vous venez avec moi, j'irai ; sinon, je n'irai pas », et nous ferons
vraiment toutes nos œuvres avec Elle. Non seulement Elle sera mêlée aux
décisions principales, mais encore à tous les imprévus et même aux
détails d'exécution.
Dom J.B. Chautard
Extrait de L'âme de tout apostolat, éditions P. Téqui
mariedenazareth.com
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(...) Par son « oui »,
elle conclut une alliance, comme le peuple au Sinaï. À ces offres divines,
Marie répond par les deux qualités que prône la spiritualité juive, la
recherche de Dieu (qui se déduit de sa disponibilité à l’Esprit), et l’écoute,
comme tout Israël est invité à écouter Dieu. Ainsi apparaît-il que Marie est bien la figure du croyant accompli, bien
entendu homme ou femme. Luc offre donc en modèle à son lecteur cette
jeune femme désirante et disponible pour que celui-ci ose s’exposer de
tout son être et découvre que Dieu le visite, le choisit et fait alliance avec
lui, tandis que lui, il le cherche et l’écoute.
L’autre grand apport de Marie
est le Magnificat, trop rarement revendiqué comme l’un de ses titres de gloire
alors qu’il est son point d’orgue. Marie y laisse éclater un chant de louange
qui entraîne tout son être dans la joie. Par avance, elle dit la préférence de
Jésus pour les petits, les humbles, les exclus. Elle en vit comme un témoin, et
elle l’annonce comme une prophétesse. Si j’osais faire résonner ensemble des
concepts éloignés dans le temps, je dirais que le Magnificat est le discours de
politique générale de la Mère de Dieu. Au nom de son fils, par anticipation,
comme si elle était en place de régente, elle dévoile son « programme ». Beau
discours, qui fédère toutes les Écritures en une gerbe abondante. Belle et
grandiose leçon où Marie s’épanouit et s’accomplit pleinement dans la « suite »
de Jésus, même si, dans le temps, elle le précède...
Anne Soupa
bibliste, auteur de Douze femmes dans la vie de Jésus, Savator.
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