Comment savoir qui nous servons ? C’est assez simple: le serviteur finit
par ressembler à son maître. Si nous devenons muets, sourds, aphones et
anosmiques, anesthésiés et immobiles, c’est que nous avons oublié le vrai Dieu.
Et que nous sommes morts. Car les morts ne louent pas le Seigneur. Mais si nous
bénissons le ciel, la terre, et ses habitants, et si nous disons du bien de
ceux-là qui pourtant disent du mal de nous, oui, nous sommes vivants !
Il n’y a que toi Seigneur, qui nous apprennes ce langage: entendre, sentir,
marcher avec toi, sans faiblir. Ton
langage, ô Dieu, qui crée en parlant, qui fait ce qu’il dit : « Lève-toi », « Va en paix », « Que la lumière
soit », « Gardez courage, moi j’ai vaincu le monde », ce langage est le
bouclier des vivants, le sol du monde, notre maison. Oui, ton langage, ta
parole, ton verbe, est notre maison, notre terre nourricière, notre potager. Et
nos mots peuvent devenir pour qui te cherche, le goût, le toucher, le nectar de
nos fêtes et le parfum du petit matin. Seigneur, apprends-nous à parler ! Apprends-nous
à bénir ! Apprends-nous la présence, cette qualité d’être qui rehausse toute
pâleur, et nous aide à renoncer aux idoles toutes mortes déjà avant même d’être
nées.
Apprends-nous à te ressembler, toi qui es le Dieu des vivants !
Méditation by Soeur Anne Lécu,
dominicaine
in Psaume dans la Ville, en ligne
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