La joie peut devenir une vertu
Joie et allégresse sont-elles synonymes ? Selon le français l’allégresse est plus démonstrative et publique. Elle résonne tout spécialement dans les alléluias du peuple de Dieu à chaque occasion de victoire, de bienfaits, de fêtes de bonheur. La joie est cette émotion qui peut devenir vertu en la recherchant pour l’exercer, même dans les difficultés, car la joie n'est pas seulement humaine. "Jésus exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint, et il dit : "Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits"" (Lc 10, 21). Et il encourage ses disciples à se réjouir à bon escient. Nous retrouvons le même motif de joie profonde quand ils seront "persécutés, car le Royaume des cieux est à eux". La joie est alors béatitude, non plus seulement effort, mais fruit donné, récompense.
Question cruciale : le bonheur est-il objet de notre effort ou à recevoir comme une récompense ? Les deux ensemble, connivence entre notre désir et projet de Dieu pour l’homme. La récompense répond à un système cérébral où la motivation se déclenche sur des expériences positives qui ont laissé des traces de bien-être et qui font reproduire les causes dont on a chéri les effets. Notre vie s’étend sur cette trajectoire établie entre le désir du bonheur et le don de joie du Seigneur, à travers les aléas et les épreuves. L’or de la joie s’épure à l’épreuve du feu. Le cristal de l’allégresse est passé par l’ardeur du four.
P. Michel Martin-Prevel, Communauté des Béatitudes
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire