15 décembre 2017

ET NOUS, QU’ATTENDONS-NOUS ?



Frères et sœurs : nous, les grands, qu’attendons-vous de la venue du Christ ? Attendons-nous seulement quelque chose ?
En tout cas, et c’est là que je veux en venir, en tout cas les personnages de l’Évangile, eux, attendent quelque chose. C’est même une constante des personnages de l’Évangile : ils attendent quelque chose.
Ils sont assoiffés de choses diverses, mais ils ont ceci en commun : ils sont assoiffés. Ils désirent. Ils attendent.
Et nous, chrétiens, peut-être n’attendons-nous pas assez. Ou, pour être plus précis, peut-être n’osons-nous pas assez attendre.
Nous avons parfois des timidités. Surtout avec Dieu. Nous attendons l’amour de toutes nos fibres, mais nous n’osons pas l’avouer. Nous attendons le pardon, mais nous n’osons pas le demander. Nous attendons la paix dans ce monde, la consolation de nos chagrins, l’apaisement de nos angoisses ; nous attendons, avec quelle secrète inquiétude !, que nos enfants soient heureux ; nous attendons la foi, nous espérons même l’espérance, qui nous fait si souvent défaut ; mais tout cela, nous le gardons pour nous. Sous prétexte que nous sommes des grandes personnes, que nous ne sommes plus naïfs, qu’il ne faut pas trop demander.

Eh bien ! Jésus dira, plus tard, que la Promesse et le Royaume seront donnés à ceux qui ressemblent aux enfants.
Non pas qu’il nous veuille infantiles. Mais parce que la Promesse et le Royaume sont donnés à ceux qui en ont soif. À ceux qui continuent d’attendre, avec impatience, que leur cœur soit conforté, apaisé, illuminé. À ceux qui n’ont pas renoncé ni à trouver la paix, ni à connaître l’amour. 
On dit, et c’est vrai, que l’Avent est un temps de préparation à la venue du Seigneur. Mais avant de faire quoi que ce soit, avant de dire quoi que ce soit, il faut désirer, frères et sœurs. Désirer ce que la vie nous a promis, ce que Dieu nous a promis, et le désirer de tout notre cœur, sans crainte, comme un enfant, car plus grande sera notre attente, plus Dieu nous donnera.

Prédicateur : Fr. Yves Combeau, dominicain
Extrait de l’homélie  «  Attendre comme un enfant » 10/12/2017

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