14 décembre 2016

PÈRE HAMEL, OUVRIER DU ROYAUME





Le père Jacques Hamel a été assassiné par des jihadistes à Saint-Étienne du Rouvray, près de Rouen, le 26 juillet 2016. (...)
Au cours de sa vie de prêtre, le père Hamel a servi dans différentes paroisses aux périphéries de la ville de Rouen, et souvent dans des villes où il y avait des ouvriers, des immigrés et des pauvres. Ces lieux étaient souvent des déserts religieux, très déchristianisés. Toujours très attentif aux plus exclus et aux plus pauvres, le père Hamel acceptait d’aller là où d’autres refusaient. Sa nièce Angélique se rappelle : « Tout le monde venait frapper à sa porte, des pauvres de tout genre, des sans domicile fixe, des gens qui sortaient de prison ».
Le père Hamel était très impressionné par le pape Jean Paul II et il avait été touché lorsque ce dernier avait réuni les responsables des grandes religions à Assise. De même que le Pape, le père Hamel s’est beaucoup intéressé au dialogue inter-religieux, et on le comprend au regard du nombre important de musulmans dans la périphérie de Rouen.
Le père Hamel appréciait la compagnie des enfants et il leur racontait de nombreuses histoires lors des cours de catéchisme. Il s’intéressait également aux malades et aux plus démunis et fut d’autant plus heureux de l’élection du pape François, proche des pauvres.
Un catholique de la région de Verdun a témoigné par écrit après sa mort : « Mon épouse et moi avons bien connu le père Hamel. Il a été notre curé quand nous habitions dans la banlieue de Rouen. C’était un homme de paix, un homme très bon, humble. Oh, il n’était pas un brillant orateur ou un grand théologien ! Non, jamais il n’a recherché la lumière. C’était un curé de terrain qui labourait patiemment et fidèlement son territoire. Toute sa vie de pasteur, il l’a passée dans les paroisses ouvrières de la région de Rouen, au côté des petites gens. […] Ce curé, nous l’aimions, sa bonté et son humilité nous touchaient, son visage reposant exprimait l’amour et la tendresse ».

Martyr : vie et mort du Père Jacques Hamel, 1930-2016 de Jan de Volder. (extraits)
aleteia.org 13/12/2016

*****

Il n’y aura pas de « chantier du Royaume » sans une acceptation sincère de nos diversités. Les chré tiens côtoient partout des personnes de convictions, de philosophies et de motivations différentes. Cette diversité devient quotidienne, mais n’a rien d’évident et nous craignons ce que nous ignorons. Par la rencontre et le dialogue, il est possible de redécouvrir comment œuvrer ensemble. 
Après les événements tragiques des mois passés et l’effrayant constat que la violence reste une tentation pour beaucoup, la colère envahit nos esprits. L’émotion risque de nous tenir lieu de réflexion. Recueillons dans les profondeurs de l’âme, comme au fond d’un océan, le fruit silencieux et créatif de la prière. Elle fonde en nos cœurs le courage d’une vraie sérénité : ni abandon de la lucidité, ni mollesse, ni langue de bois, mais un véritable effort pour fuir la fébrilité et la facilité.  
C’est seulement de ce lieu intérieur habité par l’Esprit que l’on peut porter un regard juste sur toute créature, le regard du Christ. N’a-t-Il pas eu l’audace de regarder l’être intolérant que fut saint Paul, le persécuteur, comme un collaborateur pour son Royaume ? S’Il s’est approché de tout homme livré à ses aliénations les plus douteuses, à ses passions les plus noires, pour lui confier son projet d’amour, comment pourrions-nous renoncer à la foi en l’humanité ?

Fr. Jean-François Bour, dominicain
Méditation sur Is. 25, 6
avent.retraitedanslaville.org 13/12/2016

Aucun commentaire: